Bleu blanc blanc rouge

De retour en France, dernier pays de la Traversée... Ça commence à sentir le bercail !

Après notre épopée valdôtaine, Jojo, Seb et Daoud nous ont rejoint à Pont, et c'est avec eux que nous avons franchi la frontière, avec un temps toujours au blanc ! Neige et brouillard sont nos compagnons... On ne les aura pas quittées beaucoup nos vestes gore tex Haglofs !

Nous avons donc rejoint le massif de la Vanoise depuis une petite semaine, avec un super accueil dans les refuges du Parc National... Apéro, genépi offert car "c'est pas tous les jours qu'on a des gens qui font ce voyage " ! Les gardiens du Font des Fours ont même fait un bout d'étape avec nous pour la seule belle journée de la semaine.

Du coup on l'a chargée cette journée ! 25 km et 1500m de dénivelée avec le sommet de la pointe Meant Martin au passage. Arrivée à 16h au refuge du Col de la Vanoise après 8h de ski quasi non stop !

La météo nous a encore forcé à adapter notre itinéraire... et notamment on n'a pas pu faire la traversée des Dômes de la Vanoise aujourd'hui ! La plus grosse calotte glaciaire d'Europe... tant pis, on reviendra ! Nous sommes donc redescendus en vallee, et après un petit tour dans un ski bus un peu spécial car tiré à cheval, et 25km en taxi cher payé, nous avons rejoint Valfrejus-Modane... Et il neige encore !!

Alors direction le Sud, toujours plus au Sud !!

En montant au refuge Città Di Chivasso, dans le parc national du grand paradis, un renard peu farouche nous suit ! On découvrira le soir qu'il dort devant le refuge car nourri par le gardien...

Toujours dans le même environnement, bouquetin sur la crête, et chamois nous guettent. Spécial dédicace pour Stéphanie !

Une éclaircie pour voir le sommet du Grand Paradis

En montant au col du Fond des Fours, Seb et Daoud

Au refuge du Fond des Fours, santé !!

Seb, Jojo, Daoud et Nico en descendant vers Termignon

A l'hosto d'Aoste

Fallait bien qu'on y passe sur 3 mois de montagne...

Jérôme et Fabien nous ont rejoint à Cogne pour traverser le Grand Paradis. Après une première nuit dans le refuge non gardé "le pire de la traversée" car sans poêle ni gaz ni couettes (Jérôme, qui a fait ce même périple l'an dernier, s'était promis de ne pas y revenir !), nous partons pour rejoindre le refuge Chabod. Déjà, l'itinéraire est un des plus techniques de la traversée, passant par une arête en "mixte" (c'est a dire rochers/glace/neige). Les plaques à vent* sont nombreuses, on en fait partir 4, et la 5ieme, juste au dessus du refuge, emporte Nico qui se fait chahuter et percute un rocher du genou... Du coup, petit "voyage" en helico jusqu'à l'hôpital d'Aoste... Ouf, rien de grave, juste un petit traumatisme, une jolie plaie et qq jours d'antibio pour éviter l'infection, et surtout beaucoup d'émotions...

Nous sommes un peu "chamok" du coup. Mais de nouveaux renforts sont sur le point d'arriver... malgré la météo incertaine ! Un fan club au top niveau...!

* plaque a vent : encore un mot du champ lexical de la montagne... Petite leçon : Accumulation de neige due au vent, qui crée un manteau neigeux instable pouvant se décrocher par plaque, une des avalanches les plus fréquentes...

Au pays du jambon... le piege !

Ca y'est, nous avons traversé le Valais. 7 jours, du Simplon (en Suisse) à Ollomont (en Italie, Val dAoste). Nous avons eu pas mal de beau temps, ce qui nous a permi l'ascension de 6 "punte", et de nous en mettre plein les yeux avec tous les sommets mythiques des Alpes : le Cervin, le Mont Rose, le Mont Blanc, le Grand Paradis, le Grand Combin...

Nous avons quitté le Valais "en catastrophe" au vu des prévisions météo, en bifurquant sur le Val d'Aoste plus tôt... Bonne décision car depuis il neige, ça vente, tempête en montagne !
Du coup repos "forcé" dans les villages italiens ... c'est parti pour pizzas, pasta, fontina, charcuterie de pays et pinot noir du Val d'Aoste !
Cette région nous plaît déjà beaucoup... ! Comme le Sud Tyrol - Alto Adige, c'est une région autonome à l'histoire tourmentée, bilingue français-italien. Plusieurs vallées remontent d'Aoste vers les plus hauts sommets des Alpes (Valpelline, Valsavarenche...). Aoste semble une ville riche du point de vue culturel, sans nos chaussures de ski on serait bien allé au théâtre !! On a été surpris par la mixité de l'architecture... Tours romaines au milieu de la zone industrielle... Drôle d'image !

Pour l'anecdote, ce matin on on a traversé Aoste à skis pour aller du Bed and Breakfast à l'office du tourisme, faisant l'attraction des Valdôtains...De vraies stars !

Nous avons maintenant rejoint Cogne et le massif du Grand Paradis, un peu plus au sud. Ces qq jours de repos nous permettront de récupérer, mais aussi de laisser stabiliser le manteau neigeux. On espère que la météo sera bonne dans les jours à venir, pour continuer notre route et accueillir les amis qui veulent venir nous rejoindre !

Nico s'est fait un nouvel ami...

Devant le Mont Rose et le Lyskamm, souvenirs souvenirs !

La Cabane Bertol

Le Cervin au petit matin

Grand froid sur la Tete blanche, entre Schonbiel Hutte et la cabane Bertol. Au fond, le Cervin et la Dent d'Herens

Au dessus du refuge des Vignettes qu'on devine sur l'arrete a droite. En montant vers le Pigne d Arola grand "Spot" pour l'heliski... on n'y a pas échappé, avec au moins 5 rotations quand on était au sommet

Seracs... on est descendu a gauche ! En descendant vers la cabane de Chanrion, sur le glacier du Brenay.

Nico devant le Grand Combin

Errance a la gare d'Aoste !

Et la Devinette du jour : d'où vient le jambon d'Aoste ?

As, roi, dame, Valais

Nous voila dans le "coeur" des Alpes. Gros glaciers, sommets à plus de 4000m, refuges à 3000m... c'est un autre sport ! Plateaux glacières "pommatoires" dans le brouillard, on avance à tâtons, encordés pour cause de crevasses. On avance sans s'arrêter car le froid pique et brule pommettes et bout du nez. Aujourd'hui -27 degrés accompagnés de 50 km/h de vent soit une température ressentie de -40 degrés !
Mais C'est aussi par beau temps de magnifiques paysages, avec une nouvelle surprise à chaque col, en compagnie de grands géants blancs et noirs. Des gardiens super accueillants qui connaissent bien leurs montagnes. Des cabanes perchées sur des bouts de cailloux, nids de fer et de pierre au dessus des glaciers. Enfin "cabane"... Cabane des Vignettes, cabane des Dix : 120 places ! Spécial bonus pour la cabane Bertol, véritable bateau échoué sur une barre. On y accède après 80m d'échelles, les toilettes au bout d'une passerelle suspendue dans le vide, et bien sur pas d'eau courante. Sur la Haute Route du Chamonix Zermatt. Bertol, c'est la "vraie" montagne ! A ne rater sous aucun prétexte si vous passez dans les parages !!

Dimanche, nous agrandissons la colocation des montagnes, avec Jérôme et Fabien qui nous rejoignent pour des derniers jours suisses. A très vite !

Vite vite !!

En direct d'une remontée mécanique de Zermatt, vite vite un petit message !!

Des mercis en retard :
- refuge Castiglioni a L'Alpe Devero ! Accueil italien au top niveau ! Idée de vacances ... Spot d'escalade de bloc, Rando, ski.... ! Nous y avons rencontre un groupe de grenoblois super sympa... De quoi parlent des gens de la montagne entre eux ?! Ils nous ont même laissé des provisions, nos estomacs d'ogres ont été ravis !
- Lionel et Am et Sim, merci pour le ravitaillement au Simplon !! Et remet toi bien ma ptite Amande !!

Nous voilà donc en Valais, entre Brittania Hutte et Schonbielhutte ! 900m de deniv, 2000m de descente jusqu'à Zermatt avec le Cervin, le Mont Rose comme compagnons... Plus de news au prochain retour en vallée, quelques photos a grignoter en attendant ...

De lacs en barrages

Depuis qq jours le paysage est peuplé de barrages hydroélectriques et de lacs artificiels.

Nous avons même traversé un barrage de l'intérieur sur 550m ! Tunnel de béton, lumières néon, pas qui résonnent et bruit sourd de l'eau... Brr, on en a encore des frissons !

Le barrage de Luzzone dans le Val Blenio (photo 1) a même été équipé de voies d'escalade ce qui en fait le plus haut mur d'escalade artificielle du monde !

Les 2 derniers refuges dans lesquels nous avons dormi (rifugio Maria Luisa et rifugio Cesare Mores. Note : au vu de la consonance des noms vous aurez compris que nous faisons encore un petit passage en Italie !) étaient situés au bord de barrages. Pratique comme point de repère ds le brouillard !! Par contre, de grandes lignes haute tension et pylônes électriques vont de pair avec ces équipements... Dommage ! Il s'agit en fait de baraques construites lors de la construction des barrages dans les années 1970-80, et réutilisées ensuite comme refuges. Le refuge Cesare Mores par exemple était l'infirmerie du "petit" village de 2000 ouvriers qui ont participé a la construction du barrage du Sabbione a 2450m !

Petite devinette/test psychologique en parlant de barrages : que représente le panneau sur la photo 3 ? Nous on voit un dauphin sautant ! Attention Dauphin sauvage ! C'est grave docteur ?!

Qui dit barrage dit aussi lacs. Nous avons eu l'occasion de skier sur les lacs artificiels gelés ! Plusieurs km à chaque fois, d'une horizontalité parfaite. C'est drôle, mais ça fait quand même bizarre... Et si la glace se fendait ?! Heureusement les ouvriers du barrage veillent et mesure l'épaisseur de glace chaque jour...

Le mauvais temps nous a finalement rattrapé autour du Val Formazza. Nous faisons donc des étapes plus courtes, 700m de dénivelée environ, mais qui nous donnent du fil à retordre. Vive le GPS !

Ça a été le cas hier, entre le refuge Mores et le refuge Castiglioni (Alpe Devero) en passant par le sommet de la Punta Arbola. Heureusement qu'il y avait une croix pour qu'on valide qu'on était bien au sommet ! La montée et la descente, malgré une stratégie d'itinéraire choisie pour conserver de la visibilité (longer des barres, rester dans le creux de ruisseaux...), ont été faites dans le blanc total, au point de ne pas se rendre compte si on monte, descend, est arrêté ! Lorène devant en "fusible" et Nico derrière au GPS... La fine équipe !! Surtout quand on s'est retrouvé au dessus d'une barre...
"pas de pb, il y a un couloir, et c'est tout court!" Dit le gardien - traduction simultanée de l'italien (il est moderne ce blog...)
"Vous êtes sur ? Parce qu'il y a peu de neige cette année et le tracé sur la carte est en pointillés..."
... Et ben voilà, on avait raison et on a du sortir la corde et faire un rappel !


Légendes photos :
1-Nico devant le barrage de Luzzone
2-barrage du Sabbione en dessous du refuge Cesare Mores
3-photo devinette !!!
4-lac gelé de Devero
5-Lorène prenant une "rouste" aux dames

La source du Rhin et le Rheinwaldhorn

Après notre jour de repos, nous avons décidé de faire d'une seule traite les 2 étapes d'après, de Nufenen à la cabane Adula, pour éviter une nuit en refuge non gardé sur les 3 prévues. Mais les sacs sont qd même lourds, et il y a 1900m au programme ! C'est donc en remontant la source du Rhin, jusqu'au sommet du Rheinwaldhorn, qu'on s'est cassé les reins ! (Message à la famille : C'est pour la rime, c'est pas vrai...)

Mais ça en valait la peine...

Une super journée de soleil printanier (en témoigne la photo de Nico prenant le frais...), une vue à 360 degrés sur les Alpes au sommet : Bernina, Valais, Oberland...

L'étape a commencé par 3 km de traversée d'une zone militaire d'entrainement de tir au char. Heureusement pas d'entraînement ce jour là. Puis on remonte un vallon encaissé entre des barres, où se niche un refuge (la Zapport Hutte) : à vous de la trouver sur la photo 2 ! Et le sommet se fait attendre... On le voit très vite, mais il reste 1000m de deniv' ... Dur dur !! (Photos 3et4 : Le Rheinwaldhorn)

Et cerise sur le gâteau de cette chouette journée, le refuge Adula est super équipé, la porte est déjà déneigée, il y a des bières et boissons à disposition contre paiement ("la confiance règne" au sens propre chez les Suisses!), un poêle de fou qui nous gardera des braises jusqu'au lendemain matin, et des couettes moelleuses !! Ajoutez à cela 500grammes de pâtes (à 2 quand même!), vous obtiendrez une belle soirée ressourçante !

Des Grisons aux sources du Rhin

Quelques nouvelles depuis Nufenen, frontière entre les cantons suisses des Grisons et du Tessin. On parle italien, chouette !

Depuis Kesh, nous avons fait étape à la Chamana Jenatsch, puis à Bivio, où, comme dans les films de mafioso, nous avons "récupéré le paquet en Poste restante"... Il ne s'agissait pas de drogue, mais des cartes pour la suite du voyage, encore qq kg de fruits secs (bio made in Markal Drôme !), chaussettes de rechange et nouveau bouquin ! Merci à Roland pour l'envoi !

La journée suivante, entre Bivio et Juf, a eu un petit goût de printemps... Montée en carline, troc du bonnet contre un simple bandeau, neige qui chauffe... Comme un air de bientôt arrivé ! Et pourtant, les 4000 du Valais et qq nuits en altitude nous attendent encore... les petites fleurs ne sont pas pour tout de suite !

A Juf, nous avons dormi dans un Gasthof effrayant... Accueil vraiment pas terrible, du style "vous êtes étrangers, vous ne parlez même pas allemand, et je ne fais aucun effort pour communiquer". Et le dortoir, au sous sol, avec des lits de l'armée, bat-flancs en fer, couvertures qui grattent... Salle de bain collective aux murs en béton brut et fermée par une porte blindée, douches à jeton... Le tout pour la modique somme de 55€ par personne. Autant dire qu'on n'y a pas fait de jour de repos !!

Découverte ensuite du réseau des Bus Postaux suisses pour rejoindre Innerferrera. Le moindre petit bled au fond d'une vallée est desservi par les bus jaunes, plusieurs fois par jour ! Bon, vu le prix du trajet, ils peuvent... Mais c'est quand même un niveau de service super pour les habitants et les touristes comme nous !

Nous faisons entre Innerferrera et Splugen une étape étrange, de frontières en frontières, suisse-Italie-suisse. Après un sommet, une descente technique dans des barres, sans visibilité, puis une remontée sur la route fermée du col de Splugen ressemblant étrangement au col de Larche versant italien, avec ses baraques abandonnées et ses panneaux indiquant le nombre de "tornanti". Soudain, des vrombissements ! Ce sont 10 motos neige qui arrivent plein gaz sur nous ! La montagne et la nature "appartiennent" à tous, mais des fois on se dit qu'on est plus dans le juste que d'autres ! Bref, on leur aurait bien crevé les chenillettes !!

Aujourd'hui pour finir, c'est repos malgré le soleil... Un peu rageant mais Lorène à la crève depuis 8 jours, le dos en compote (à 28 ans on n'est plus solide comme à 27! ) et 3 grosses étapes nous attendent. Alors la sagesse a dit de faire la sieste et des étirements...

Légendes photos :
1. Montée depuis Preda au refuge Jenatsch
2. Au dessus du refuge Jenatsch vers la Fuorcla Da Flix et le Piz D'Agnel (envoyée par des suisses rencontrés la veille et qui nous ont photographiés !)
3. Idem
4. Au sommet du Piz Surparé au dessus de Bivio, avant de descendre sur Juf
5. Un oiseau d'un nouveau genre ! Nico avec notre itineraire depuis le départ : ça y'est on renvoie la carte de l'Autriche !